Mise à jour : 04/09/2010

  • Clavier QWERTY

Mise à jour : 07/08/2010

  • Pilote ATI propriétaire disponible
  • Flash 64 bits arrêté
  • Dépôts officiels

À l'occasion de la sortie de Fedora 13, ce blog accueille un invité de marque (quoique teinté de relents teutons) : il s'appelle Mathieu, et vient vous présenter sa distribution Linux à laquelle il tente de me convertir. Bonne lecture ! J'ai testé pour vous, il ne ment pas ;)

Au programme :

Fedora 13

Introduction

Présentation de Fedora

Avantages

Inconvénients

Installation

Support

Support physique d'installation

Méthode d'installation

Préparation

Préparation du support d'installation

Partitionnement Windows

Installation

Configuration

Installer des logiciels

En graphique.

En console.

Paquets utiles.

Dépôts utiles.

Partitions (principalement Windows)

Empreintes digitales

Solutions à quelques problèmes

Et plus tard ?

Introduction

Bonjour tout le monde,
Aujourd'hui, sur invitation du maître (tyrannique) des lieux, je vais vous présenter la distribution Linux que j'utilise : Fedora. Il y aura aussi une partie sur l'installation et une longue partie sur la configuration de ce système. Ce tutoriel est prévu pour la version 13 qui sort aujourd'hui. Cependant les astuces restent en majorité vraies pour les autres versions.

Présentation de Fedora

La description la plus courante de Fedora est la suivante : « bleeding edge ». En résumé, c'est de la nouveauté à la pelle, le laboratoire du monde Linux. Et le pire dans tout ça ? Ce ne plante pas aussi souvent que la description le laisserait entendre ! :D

Le concept est simple : si une nouvelle version d'un logiciel sort, ce n'est pas pour rien. Si l'ancienne version n'est plus maintenue par les développeurs du logiciel, alors Fedora passe souvent à la version suivante. C'est l'exact opposé de Debian ou même d'Ubuntu : si une nouvelle version de Pidgin sort (par exemple), Ubuntu préfèrera ajouter les correctifs importants (mais sans risque) alors que Fedora intégrera la nouvelle version (et toutes les nouvelles optimisations/fonctionnalités). Certains bogues pour Ubuntu peuvent rester présents durant 6 mois (par exemple s'ils nécessitent un saut de version important), alors que Fedora est en évolution permanente.
Pour l'utilisateur, tout dépend de ce qu'il recherche. Si vous êtes un débutant dans le monde Linux, je suis désolé de vous le dire : Fedora n'est probablement pas pour vous. Ou alors vous voulez apprendre vraiment vite comment fonctionne le système. Je vous conseille plutôt de vous intéresser à Mandriva One, qui est une distribution très efficace pour un débutant.

Sa grande sœur est la très professionnelle Red Hat Enterprise Linux de Red Hat. Si ce nom ne vous dit rien, sachez que c'est l'un des principaux éditeurs mondiaux de distribution Linux.

Avantages

  • Système GNU/Linux le plus utilisé au monde avec 24 millions d'utilisateurs contre 12 millions pour Ubuntu.
  • Distribution (« laboratoire ») d'un des principaux éditeurs de distributions Linux.
  • Très à jour.
  • Stable pour l'utilisateur (la majorité du temps :D).

Inconvénients

  • Trop ( ? ) à jour.
  • Communauté française bien moins importante que celle d'Ubuntu.
  • Mains dans le cambouis parfois.

Installation

Ce tutoriel vise principalement des connaisseurs du monde Linux.

Support

Support physique d'installation

Il existe 3 supports possibles :

  • Une clé USB (le plus facile), en téléchargeant LiveUSB Creator ici ;
  • Un CD-ROM/DVD-ROM ;
  • La bonne vieille disquette (si si ! ).

Méthode d'installation

Il existe 4 méthodes possibles :

  • Un LiveCD/LiveUSB GNOME ou KDE ;
  • Un DVD complet ou éclaté en différents CD-ROM ;
  • La netinstall ;
  • Le boot par Internet.

Les habitués prendront probablement le Live, qui permet de profiter de la distribution durant l'installation. C'est aussi une excellente méthode pour tester la compatibilité de votre ordinateur avec Fedora.
J'aurais tendance à vous conseiller la netinstall : vous aurez immédiatement la dernière version des logiciels, étant donné que Fedora est une distribution riche en mises à jour. Par contre, c'est souvent plus long et vous ne pouvez pas utiliser votre ordinateur pendant l'installation. De plus, cette solution n'est à utiliser que si vous pouvez vous connecter en Ethernet (le Wifi semble marcher, mais je ne sais pas s'il est compatible avec le WPA) sur votre *box. Donc à utiliser si votre connexion dépasse 4 Méga et que vous savez ce que vous faites.

Préparation

Préparation du support d'installation

Il semble impossible de créer une netinstall par USB via LiveUSB Creator. Pour les solutions DVD/CD/LiveCD, la solution LiveUSB est relativement facile. Graver une image ISO devrait aussi être dans vos compétences. Les images de la version stable (F13) sont à télécharger ici.

Partitionnement Windows

Si vous avez et souhaitez garder Windows, je vous conseille de modifier la taille de votre partition Windows avec les outils de Windows (Vista ou 7), si ce n'est pas déjà fait. L'outil de partitionnement se trouve dans Panneau de configuration → Système → Outils d'administrations → Créer ou Supprimer des partitions. Ou chercher tout simplement « partitions » dans le champ de recherche du menu Démarrer.

Laissez environ 15 Go pour le système : j'utilise actuellement moins de 9 Go avec KDE, GNOME et un beau paquet de programmes installés. Pour les données, si vous gardez Windows, vous garderez probablement les données communes (musique, documents) sur une partition de type NTFS. Vous pouvez donc vous permettre d'ajouter moins de 5 Go pour le répertoire utilisateur Linux. Pour redimensionner, en une seule fois, il suffit de cliquer simplement sur une partition puis « Réduire ». Pour information, vous pouvez laisser environ 60 Go pour le système Windows Vista/7 et vous aurez encore beaucoup de marge, à condition de mettre vos données sur une autre partition !

Installation

L'installation ressemble à toutes les installations de distribution Linux. Je vous conseille de lire ce guide si vous avez des craintes.

Configuration

Installer des logiciels

En graphique.

Il faut utiliser PackageKit (GNOME : Système → Administration → Ajouter/Supprimer des programmes) ou KPackageKit (KDE). Les habitués reprendront rapidement leurs marques. Il n'existe pas de logiciels pour débutant comme pour Ubuntu, c'est-à-dire avec simplement le nom du logiciel à indiquer et une transparence complète pour l'utilisateur.

En console.

Avec Fedora, il faut utiliser « yum » et les fichiers RPM. La commande « rpm » est à déconseiller je trouve : assez incompréhensible. « yum » est à l'opposé très simple.
« yum install <paquet> » installe le paquet.
« yum update <paquet> » met à jour le paquet. « yum update » met tout à jour.
« yum list <paquet> » affiche la liste des paquets correspondants à <paquet>.
« yum search <chaîne> » cherche la chaîne de caractères dans les paquets.
À noter que <paquet> peut contenir des jokers. Ainsi « yum update kde* » met à jour tous les paquets déjà installés commençants par kde.
Pour activer le temps d'une commande un dépôt installé mais non activé, rajouter l'option « –enablerepo=<dépôt> ». Par exemple :

yum --enablerepo=updates-testing update kde*
Plus d'informations ici.

Paquets utiles.

Une fois l'installation finie, il y a quelques ajouts à effectuer pour profiter pleinement de Fedora (faites d'abord les mises à jour ;-) ) :

  1. bash-completion.
    Si vous utilisez le terminal au moins une fois par an, installez le paquet « bash-completion ». Il permet de mieux utiliser la complétion automatique dans le terminal : par exemple, « yum » + TAB donnera la liste de toutes les options possibles pour yum au lieu de la liste des fichiers actuels.
    Attention à ne pas trop jouer avec yum ! Si vous tapez « yum install » + TAB, il analysera toute la liste des paquets installables (20 000 environ) ! Privilégiez la commande de recherche si vous ne connaissez pas le nom exact du paquet. L'auto-complétion est toutefois utilisable pour compléter un nom de paquet déjà presque complet.

  2. MP3 et autres formats.
    Tout d'abord, installez le dépôt RPMFusion. Je vous conseille ensuite d'importer les chansons via Rhythmbox ou Amarok (vous pouvez importer tous vos répertoires de musique) : ils disposent de plugins qui détectent le format de la chanson et proposent automatiquement de télécharger le bon paquet. Si vous voulez avoir le support immédiatement, installez « xine-lib-extras-freeworld » et « xine-lib-extras » (KDE) ou « gstreamer-plugins-ugly », « gstreamer-ffmpeg », « gstreamer-plugins-bad » et « gstreamer-plugins-bad-free » (GNOME).

  3. Pilote nVidia.

    • Si vous voulez le pilote propriétaire (pour jouer à des jeux 3 D par exemple), allez ici et suivez les parties « 2 Installation des pilotes pour Fedora » puis « 5,2 Fedora 11, Fedora 12 et nouveau » (avant le redémarrage). Je vous conseille d'installer le paquet « akmod-nvidia » à la place de « kmod-nvidia ».
    • Si vous ne voulez pas jouer (à des jeux 3D) et que l'affichage fonctionne correctement, vous pouvez garder le pilote « nouveau ». Si en plus vous voulez les effets 3 D (cube, etc) et/ou vous jouez à des jeux simples, vous pouvez installer ce paquet (expérimental) : « mesa-dri-drivers-experimental ».
  4. Pilote ATI.

    • Pilotes libres : les accélérations 2 D et 3 D sont activées par défaut depuis F13 : en clair, vous aurez droit aux effets de bureau comme le cube. Les cartes ATI HD 5 000 sont supportées dans les fonctions principales (le double écran ne laisse pas encore le choix de la résolution), sans la 3D.
    • Pilotes propriétaires : suivez la section « 3,1 Méthode d'installation » ici.
  5. VLC.
    Le dépôt RPMFusion est nécessaire. Installez « vlc ». Si vous voulez le plugin VLC pour Firefox, ajoutez « mozilla-vlc ».

  6. Adobe Flash.
    Pour la version 32 bits (y compris système 64 bits), installez le dépôt Adobe puis le paquet « flash-plugin ».
    Il n'existe malheureusement plus de version 64 bits, en tout cas pour le moment.

  7. Adobe Reader.
    Les lecteurs PDF de Linux sont assez bons, mais si vous voulez Adobe Reader (version 32 bits, comme pour Adobe Flash), installez le dépôt Adobe puis le paquet « AdobeReader_fra ».

  8. Google Chrome.
    Pour installer Google Chrome, il suffit d'installer le dépôt Google. La version stable (version 5) est "google-chrome-stable". Le paquet à installer pour la dernière version de développement (version 6) est "google-chrome-unstable".

  9. VirtualBox.
    Il y a 2 possibilités : soit vous voulez la version Open Source, soit vous voulez la version propriétaire, qui a le support de l'USB.

    • Open Source : installez le dépôt RPMFusion, puis « VirtualBox-OSE ». Cela installe automatiquement le module précompilé pour votre noyau.
    • Propriétaire : installez le dépôt VirtualBox, puis « VirtualBox-3,2 ». Vous devrez compiler le module du noyau vous-même : c'est fait automatiquement, mais la compilation sera faite sur votre ordinateur. Pour cela, installez « kernel-devel ». Si vous avez un OS 32 bits, vous devrez probablement installer kernel-PAE-devel à place de kernel-devel (cherchez si vous avez kernel-PAE et non kernel installé) !

    Si vous n'arrivez pas à lancer une machine virtuelle, il se peut que vous ayez à taper « gpasswd –add <votreutilisateur> vboxusers » en root.

  10. Wine.
    Wine est un logiciel qui peut faire fonctionner des programmes Windows sous Linux. La base de données des applications disponibles est ici. Il s'installe très facilement sous le nom « wine ».
    Si vous avez un problème de son, essayez de vérifier si le son se lance dans « wine winecfg » (ou « wine32 winecfg » sur Fedora x64) onglet Audio. Si ce n'est pas le cas, installez « wine-alsa ». Si vous êtes en 64 bits, il se peut que vous ayez à forcer le lancement en 32 bits en explicitant la commande « wine32 » à la place de « wine ».

Dépôts utiles.

  1. Dépôts officiels.
    Votre installation par défaut contiendra 2 dépôts actifs : fedora et updates. Dans le premier, on retrouve le dépôt tel que disponible à la sortie de Fedora 13. Dans le second, on retrouve toutes les mises à jour depuis que le dépôt fedora est figé. Un autre dépôt est disponible mais désactivé à l'installation : updates-testing. Ce dernier a pour objectif de permettre le test des futures mises à jour du système (qui se trouveront ensuite dans updates si elles sont validées).

  2. RPMFusion.
    Le dépôt à avoir ! Contient certains pilotes propriétaires notamment graphiques (dont ceux d'ATI par intermittence), le support du MP3 et autres formats non libres, VLC, VirtualBox OSE…

    • La solution longue

    Télécharger les 2 fichiers « RPM Fusion * for Fedora 11, 12 and 13 » de la partie « Graphical Setup via Firefox web browser » de la page ici.

    • La solution courte

    Ouvrir un terminal et taper

    su -c 'rpm -Uvh http://download1.rpmfusion.org/free/fedora/rpmfusion-free-release-stable.noarch.rpm http://download1.rpmfusion.org/nonfree/fedora/rpmfusion-nonfree-release-stable.noarch.rpm'
    
  3. Adobe 32 bits.
    Uniquement si vous voulez la version 32 bits (et non 64 bits) de Flash et Reader : allez sur cette page et sélectionnez « YUM pour Linux ». Installez le paquet obtenu.

  4. Google.
    Suivez les instructions ici. Il suffit juste de copier-coller (en root) le dépôt qui vous concerne dans un fichier /etc/yum. repos. d/google. repo.

  5. VirtualBox.
    Dans un terminal en root :

    cd /etc/yum.repos.d/
    wget http://download.virtualbox.org/virtualbox/rpm/fedora/virtualbox.repo
    

Partitions (principalement Windows)

Pour accéder à vos partitions, vous pouvez vous contenter de cliquer sur la partition concernée à chaque fois que vous voulez y accéder. Vous pouvez aussi la monter automatiquement au démarrage !
Pour une partition NTFS (Windows), vous pouvez utilisez le programme à installer « ntfs-config ». Si vous rencontrez des problèmes avec ce logiciel, voilà la ligne à insérer dans /etc/fstab pour un système français :

~IDpartition~ /~répertoirevoulu~  ntfs-3g defaults,uid=~nomutilisateur~,gid=~nomutilisateur~,locale=fr_FR.UTF-8 0 0

Pour ~IDpartition~, lancez dans un terminal root « fdisk -l » : l'~IDpartition~ de votre disque se trouve dans la colonne périphérique. Le ~nomutilisateur~ est le premier terme qui s'affiche dans un terminal (mathieu@laptop-de-mathieu : ~$). Puis créer le répertoire voulu en root.

Par exemple, j'utilise :

/dev/sda2 /media/Mathieu  ntfs-3g defaults,uid=mathieu,gid=mathieu,locale=fr_FR.UTF-8 0 0

Empreintes digitales

Si vous possédez un lecteur d'empreintes digitales, vous pouvez enregistrer vos empreintes en lançant « fprintd-enroll » (sous votre nom) ou en lançant le programme À propos de moi de GNOME. Pour enregistrer l'empreinte du root, lancez un terminal root et tapez la commande précédente.

Solutions à quelques problèmes

  1. Mon système est en anglais  !
    Solution la plus simple : changer la langue Système → Administration → Languuge (GNOME) ou chercher Language dans le menu K (KDE). Attention, il faut se reconnecter (c'est-à-dire quitter sa session).
    Si le problème continue : changer le paramètre de langue dans la configuration KDE ou GNOME.
    Pour le clavier QWERTY, voir le problème 2.

  2. Mon clavier est en QWERTY  !
    Si vous utilisez GNOME (et GDM), il suffit de sélectionner le clavier en bas à l'écran de login. Malheureusement, cette solution ne marche pas si vous utilisez KDM.
    Lancer alors system-config-keyboard, choisissez votre clavier. La modification est alors faite pour la session en cours. Lancer alors system-setup-keyboard, qui va modifier la configuration du système.
    A noter que system-setup-keyboard est normalement un démon qui se lance au niveau 5 et qui a pour but de surveiller et répercuter les modifications faites par system-config-keyboard (en réalité sur le fichier /etc/sysconfig/keyboard). Etant donné que c'est un démon, la commande ne vous rendra pas la main si vous êtes dans un terminal. Vous pouvez cependant arrêter la commande (Ctrl+C) et redémarrer.

Et plus tard ?

Fedora change de version tous les 6 mois et cette version reçoit des mises à jour pendant 13 mois. Pour passer à la version suivante, vous pouvez utilisez PreUpgrade.